La plus vieille « Superstar » de la Nouvelle-Écosse

La plus vieille « Superstar » de la Nouvelle-Écosse

Le mot « superstar » est réservé habituellement aux acteurs et aux musiciens qui sont célèbres. Toutefois, en Nouvelle-Écosse, une « superstar » d’un type bien différent a été découverte récemment.

Vue interactive à 360° sur Superstar

Le jeudi 16 août, le Musée d’histoire naturelle, à Halifax, a présenté un fossile néo-écossais d’une très grande importance. Découvert sur la côte du détroit de Northumberland par la famille Keating et remis aux bons soins du personnel des collections du Musée de la Nouvelle-Écosse, cet étonnant fossile pourrait nous amener à un tout nouveau niveau de compréhension de l’histoire ancienne de la Nouvelle-Écosse.

Pour nous aider à comprendre ce qui rend ce fossile aussi spécial, Deborah Skilliter, conservatrice en géologie au Musée de la Nouvelle-Écosse, a pris le temps de répondre à nos questions.

Pourquoi avoir surnommé le fossile « Superstar »?

J’ai surnommé le fossile « Superstar » à cause de l'incroyable état de conservation des os et de la découverte d’une grande partie de l'animal. Il est extrêmement rare de voir une aussi belle fossilisation des os. Il est également extrêmement rare qu'une aussi grande partie d’un animal ait été préservée.

Pour qu’un organisme devienne un fossile, il faut qu’il vive, qu’il meure et qu’il soit enfoui rapidement dans des sédiments sinon l’organisme se détériore et est détruit. De plus, on n'avait jamais découvert un fossile d’un vertébré dans cette région de la province. C’est donc un autre facteur qui rend ce fossile aussi spécial.

La découverte de ce fossile a été décrite comme pouvant être l'une des plus importantes dans l'histoire de la Nouvelle-Écosse. Pourquoi?

Je tiens à souligner que c’est l’un des plus importants fossiles et non le plus important fossile. La Nouvelle-Écosse possède quelques-uns des témoins paléontologiques les plus extraordinaires au monde et ces témoins couvrent de nombreuses périodes géologiques. Parmi ces témoins, il y a le premier reptile et le premier escargot au monde, la première observation au monde d’un rassemblement en troupeau ou d’un comportement social chez les animaux vertébrés, les plus petites empreintes de pieds de dinosaure au monde et les plus vieux dinosaures au Canada. 

Ce nouveau fossile est spécial parce qu’une grande partie de son corps a été conservée et que c'est le premier vertébré, à ce que l’on sache, provenant de cette région de la province. Les animaux vertébrés ne se fossilisent pas aussi facilement que les organismes aquatiques et, en général, ils ne sont pas conservés dans leur entièreté. Cette découverte ouvre vraiment une fenêtre sur une partie de notre patrimoine géologique dont nous ne connaissons pas grand-chose.

Quel type de recherche a-t-on déjà fait sur le fossile?

La première chose que nous avons faite a été d’obtenir un permis de recherche patrimoniale qui nous autorisait à extraire le fossile de la falaise en toute légalité. Une fois sur place, nous avons fait un moule de l’empreinte laissée par le fossile dans la falaise de grès; ensuite, nous avons prélevé l’empreinte elle-même.   

Nous avons également créé une échelle stratigraphique, qui est essentiellement un schéma des roches parmi lesquelles le fossile a été trouvé. Cela nous servira à déterminer dans quel genre d’environnement vivait cet animal. Par exemple, nous savons, à partir de notre étude des roches dans le front de la falaise, que l’animal a été trouvé sur le lit d’une rivière.  

Quel type de recherche comptez-vous faire par la suite?

Nous avons beaucoup de travail vraiment excitant devant nous! Mes collègues, Ken Adams du Musée géologique de la baie de Fundy et Melissa Grey du Centre fossilifère de Joggins, et moi faisons équipe avec un paléontologue de l’Ontario qui se spécialise dans les animaux de cette période (le Permo-Carbonifère). Nous ferons ensemble le travail de préparation du fossile : nous utiliserons des outils spécialisés pour détacher la roche des os du fossile afin de voir une plus grande partie du fossile. Cela nous aidera à en apprendre plus sur l'animal. 



Nous prévoyons aussi d’autres visites sur les lieux de la découverte pour tenter de trouver d’autres fossiles et pour étudier plus attentivement les falaises. Nous publierons plus tard un article décrivant l’animal et l’environnement dans lequel il vivait dans une revue scientifique et surtout, nous annoncerons son nom scientifique.

Quels sont les plans à long terme en ce qui concerne le fossile?

Le fossile fait maintenant partie de la collection du Musée de la Nouvelle-Écosse et il appartient essentiellement à tous les Néo-Écossais (le Musée de la Nouvelle-Écosse en est le gardien). Une fois la recherche terminée, le fossile sera exposé au Musée d’histoire naturelle et plus tard au Musée géologique de la baie de Fundy et au Centre fossilifère de Joggins pour que beaucoup de gens puissent voir « Superstar » et découvrir la riche histoire géologique de la Nouvelle-Écosse.

Il est également extrêmement rare qu'une aussi grande partie d’un animal ait été préservée.